LES DISPARUS

L'ami Daniel Grardel m'a demandé si je pouvais lui faire un texte sur ce tableau et voilà ce que j'ai écrit :

LES DISPARUS

À la recherche d’un idiot à Paris, mes pas me conduisirent dans un quartier chaud d’Amiens. Atmosphère brume. J’étais un voyageur du futur engagé par des cinéastes. Ma mission : être en planque pour filmer des scènes inédites avec des acteurs du passé. Faute de Jean Lefebvre, c’était lui l’idiot à Paris, j’étais tombé sur sa partenaire du film : Dany Carrel. Belle chute, vraiment très belle chute.

Pas sûr qu’elle est le certif, encore moins le soutif. Ses seins seyaient sous sa robe fleurant la gitane. Très chatte, elle possédait la beauté du diable. Devant un moi, un mec zyeutait la môme à s’en faire péter les chasses. Il lui aurait bien joué les grandes manœuvres dans le dortoir des grandes.  Discrétos, je fis le plein d’images. J’étais spécialisé pour faire tourner entre eux des acteurs qui ne  l’avaient jamais fait.

Au moment où j’allais me calter, le type devant moi se retourna. Bon sang ! C’était Michel Simon. Mais c’était trop tard, on me rappelait pour une autre mission exploration. Je retournai au XXIème siècle et à ses vocables sans saveur. Ah ! Qui suis-je ? L’auteur de ces mots, Claude Tillier. Ah oui ! Dernière chose. La concurrence était rude. Ce soir-là, il s’agissait d’un peintre. Logique cependant : entre Dany Carrel et Dany Grardel, c’était sûr que ces deux-là finiraient par se rencontrer un jour.

Claude Tillier